Emission du 13 mai
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Stéphanie est l'actrice principale du dernier film de Sébastien Lifshitz.

Wild Side, c'est uniquement une histoire d'amour entre trois "inappropriés" au système. Les trois acteurs principaux se créent un équillibre que l'on pourrait qualifier de familial.

Selon S. Lifshitz, "la transsexualité n'est pas un sujet, comme l'homosexualité n'en est pas plus un et je ne veux pas réduire le film à ça. Mes autres films n'étaient pas des films sur l'homosexualité mais avec de l'homosexualité, ce qui est différent.
Ici, il y a de la transsexualité puisque l'un des personnages est transsexuel, mais ça s'arrête là."

Wild Side vu par Maud :

Propriétés d’existences et amours recomposées
Wild Side, Sebastien Lifshitz.


Le cinéaste « nous plonge en pleine angoisse existentielle à travers l’errance de personnages en rupture de la société ». Cette sursignification finit par louper ce qu’il faudrait savoir.

Les personnages ont le mérite de leur mouvance propre. Leur histoire est surtout une histoire particulière d’exceptions culturelles (un maghrébin, une transsexuelle, un exilé), suivant là le modèle multiculturel en devenir, mis à mal dans/par une société bloquée et non « en rupture de la société ». Ce terme est ambigu, lourd. Il induit une déchéance trop facile. Les trans aspirent à la société globale sans pour autant tous prétendre à la normalité. Les transsexuels sont l’objet d’une identité anormale, esclaves d’une construction hors-sexe les marginalisant.

On en oublierait ici que cette marginalité errante s’effectue au nom d’une administration gestionnaire des corps, propriétaire d’existences : le principe d’indisponibilité des personnes en tant que régime politique s’appuyant sur l’appartenance en niant l’appropriation par la médicalisation. Le thème de la liberté subjective confrontée à la réalité de la loi traditionnelle en est le sujet de fond traversant. De même, la mère mourante demandant à sa fille de lui reconnaître une place, dit cette même appartenance à la loi traditionnelle. Il n’y a pas de différence entre les deux demandes. Seule, la mère est restée esclave-victime du ce régime d’appropriation. Les dégâts de l’estime de soi sont visibles et leurs relations convulsives. Aucune ne se sent totalement libre de parler, de se toucher. La tendresse échoue sur le roc de cette loi archaïque. On s’épie au travers des malentendus, tel ce « ton père n’aurait pas permis », si révélateur d’une existence emmurée. La maison, comme taudis, symbole de cet archaïsme. Mais au-dehors, dans cette région sinistrée et froide, le pire est encore pire pour une vieille femme. Elle peut mourir toutefois entourée mais sa fille décèdera-t-elle dans des bras amis ? On peut se poser cette question : Trans=SDF /SDF=Trans ? Stéphanie nous dit, non. L’aspiration est une vérité intime, fût-ce dans la transgression. Le cinéaste répond tout de go, décidément non, partant d’archétypes normés dans un face-à-face avec les archétypes marginaux sur lesquels on prétend tout savoir et surtout du haut du mépris. « Ici, il y a de la transsexualité puisque l'un des personnages est transsexuel, mais ça s'arrête là. J'ai banalisé cet état, cette nature des choses. Je n'ai pas voulu faire du phallus de Stéphanie un événement dans le film. C'est pour ça que je l'ai mis dans le générique de début, pour éviter qu'on se pose la question, créer une attente. En quelque sorte, il fallait me dégager du sujet pour aller vers la personne. » (Portail : gaysurlenet.com) L’on a trop longtemps surfer sur le mépris, ce voile invisible de l’archétype normé montrant du doigt la prostitution sans en montrer l’obligation marginale et se rattrapant sur un transsexualisme comme d’un terrain vague poubelle. L’affirmation de cette force à se construire seule, dans une militance trans ou non, comme prolongement de cette existence libre mais paradoxale, manque un peu pour raccrocher ce film au réel et en montrer toutes les contraintes d’existence. Ceci est un autre film à venir.
maud

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