(26/08/04)

ASSEMBLEE GENERALE TRANS - 25 SEPTEMBRE 2004 à 13h
Pour lire lecompte-rendu et voir les photos c'est ici

(lien vers les documents)

(comptes-rendu par STS67 et par le caritig)

Historique :

Les activistes et militantEs du GAT ont passé plus de 18 mois à étudier les acquis des luttes (parfois les combats personnels) des assos et des trans, et analyser les objectifs utiles, avant de passer à l'action.

En effet, les "questions trans" sont multiples, complexes, touchent à l'ordre social, demandent des réponses médicales, juridiques, bien entendu aussi politiques.

Aujourd'hui, c'est dans un maquis enchevêtré que les trans avancent.

Le GAT avait constaté que depuis près de trois années, des menaces et des intimidations se faisaient de plus en plus nombreuses et pressantes contre les quelques chirurgiens qui opèrent, dans le privé, les garçons trans.

[je redis encore une fois que bien connaître les particularités du parcours trans des garçons, c'est essentiel si on souhaite pouvoir avancer des arguments "éclairés" dans toute discussion sur les questions trans en général....]

Ces menaces étaient précises, et un chirurgien avait refusé de se plier aux oukazes d'une administration tatillone, mais pas forcément tout le temps !! (la cnam), mais qui avait l'avantage pour elle, de pouvoir refuser la prise en charge financière, s'appuyant notamment sur cette fameuse circulaire invisible de 1989.... ça, c'était en 2003.

Il était de plus en plus manifeste que derrière les intimidations d'une administration chargée de rembourser les soins, il y avait ceux qui tentent depuis 20 ans de bloquer l'accès aux soins....

Le GAT et Act-Up Paris, via sa commission trans, ont décidé de choisir des cibles efficaces en terme de résultat.

Ce qui explique que les cibles du GAT sont les acteurs transphobes de la sphère médico-sociale, les psychiatres, sociologues et administrations liées à la santé.

Soyons clairs : si on se contente d'aller discuter à Matignon, et que rien ne redescend plus bas, on reste avec des promesses sur les bras....

Discuter avec la CNAM peut sembler facile, si on demande à rencontrer le (gentil) *responsable_qui_suit_les_dossiers_des_trans_et_qui_ne_demande_qu'à_nous_aider*.

Mais pas suffisant.

Il a fallu deux zaps pour obtenir des discussions au niveau de la direction.

A ce moment intervient la décision de la cour de cassation, en janvier 2004.

Brutalement, les décideurs de la CNAM et ceux qui les manipulent, les psys transphobes, se sont retrouvés devant un blocage : leur fameuse circulaire invisible et secrète a été diffusée, annulée pour partie par la justice.

Pour le GAT, les discussions avec la cnam devenaient presque surréalistes, nous avions un directeur qui demandait des instructions "plus haut" et qui souhaitait qu'on l'aide à les obtenir, tout en étant intransigeant face à nos propositions....

Plus haut, c'était le ministère de la santé.

Un point de méthode :

La CNAM travaille avec des administrations publiques.

Principalement les ministères de la santé (et des affaires sociales), en fait, trois "directions administratives" qui oscillent en fonction des découpages politiques de la rue de ségur... ces trois directions sont :

*la DHOS (direction de l'hospitalisation et de l'offre de soins)

*la DGS (direction générale de la santé)

*la DSS (direction de la sécurité sociale)

Il faut rajouter Bercy (et ses ramifications administratives) pour les financements.

Obtenir une négociation avec le cabinet de Mattéi, puis de Douste-Blazy, ça n'a pas été simple non plus, tout simplement parce que *personne* n'est vraiment intéressé par ces questions qui ennuient en fait tout le monde. Disons qu'il a fallu encore deux zaps pour obtenir un rendez-vous avec un contenu à discuter (et pas seulement un : "parlez, je vous écoute").

Le constat assez ahurissant des entretiens avec une conseillère politique du ministre (des ministres en fait), d'ailleurs elle même médecin, est que les rares contacts avec les assos trans ont conduit à une connaissance parcellaire et atomisée des questions trans.

Rien de vraiment concret, rien de vraiment global.

Et ce n'est pas étonnant quand on sait que le véritable obstacle réside dans les administrations qui font un tampon/barrage très efficace.

Je peux vous assurer qu'un ministre, dans ce pays, peut promettre ce qu'il veut, si les directions de son ministère font du blocage, ça va bloquer, et durablement.

Au GAT, nous le savons. Et il n'était pas question de se "faire avoir" avec des promesses qui seraient volatilisées en deux mois dans les couloirs des directions des ministères.

L'autre constat que nous avons fait est qu'il faut parler un langage clair, précis, pas de "langue de bois".

Je peux assurer que notre franchise de ton a été parfaitement efficace.

La conseillère a été, par exemple, mais il y a d'autres exemples, particulièrement effarée par les fondamentaux théoriques sur lesquels se basent les psychiatres "protocoles" pour déterminer la transsexualité (en fait, ce qui fait un homme ou une femme).

Il ne faut pas être féministe militante pour être assommée par ce que peuvent écrire les psys des protocoles (et parfois relayé avec complaisance par des trans engluées dans leur essentialisme...).

En fait, nous savions qu'il fallait trouver un moyen de négocier "par le haut".

Avant le troisième tour de discussions, le cabinet du ministre nous avait proposé par téléphone de rencontrer des médecins de l'anaes. Nous les avons donc vus lors de ce troisième rendez-vous.

Et c'est à ce moment que le principe d'une mission confiée à cette agence par le ministère sur une "évaluation des questions liées au transsexualisme" à été validé.

Parce que nous ne pouvions plus négocier au-delà avec le ministère, que la CNAM était bloquée par des instructions illégales (ce que le ministère a admis), et que derrière ces instructions illégales, la conseillère technique a reconnu que les pratiques psychiatriques en vogue dans les hôpitaux publics pouvaient être sérieusement remises en cause.

Aux médecins de l'anaes, nous avons dit toute la suspicion que nous avions sur le fait de n'écouter que les médecins transphobes, et que les seuls écrits médicaux et généraux étaient également transphobes.

Ces médecins de l'anaes, sans préjuger du fond, nous ont dit que ce n'était pas la première fois que de telles situations existaient, ou tant l'accès aux soins que la parole des usagers étaient bloqués par des chapelles médicales hostiles aux usagers.

Dont acte.

Comme Act-Up, le GAT sait qu'il y a des limites à l'exercice.

L'évaluation, l'état des lieux, qui commence le 27 septembre, pourrait (je mets un conditionnel) aboutir à ce qu'on désigne par des "bonnes pratiques médicales". Ces "bonnes pratiques" ne seraient pas entérinées par une conférence de consensus. D'ailleurs, les conférences de consensus ne sont pas forcément la panacée en terme de prise en compte des "usagers". Il suffit de lire ce qui s'est passé lors de la conférence de consensus pour les usagers de substituts de drogues pour se rendre compte qu'il peut y avoir un gouffre entre les revendications des usagers et les positions médicales.

C'est le "risque" s'agissant des questions liées au transsexualisme.

D'abord, parce que les questions de l'accès aux soins sont limitées par l'expertise de médecins transphobes ET par une logique de coordination des soins liée aux "protocoles de soins" qui seront obligatoires pour les ALD ==> encore une question qui fait débat ! [sur ce point cf. la réforme de la sécu.].

Ensuite, parce que les logiques "trans" peuvent être variables, voire différentes lorsqu'on examine les niveaux de revendications des catégories d'usagers "trans".

Il est assez surprenant de lire une demande "fortement exprimée" d'une union des assos, groupes et orgas trans alors que la discrimination et l'exclusion sont les clefs des relations intra-communautaires. Ce constat d'absence de vision unitaire entrave une négociation unitaire, même si les assos étaient capables d'union.

Enfin, même si les "bonnes pratiques médicales" se calent sur l'état des lieux des pratiques médianes des médecins en france aujourd'hui, c'est à dire si les "équipes protocoles" sont distancées et que l'accès au soins est facilité, ces bonnes pratiques risquent de figer des situations et faire évoluer ces pratiques sera une tâche ardue pour les générations suivantes, si politiquement, par exemple, la dépsychiatrisation n'est pas rapidement obtenue.

Voilà. Je tenais à faire cette mise au point du comment et du pourquoi les trans vont rencontrer l'anaes le 27 septembre.

Appel à l'assemblée générale (GAT),

lire la note "pourquoi une réunion avec l'ANAES (GAT),

lire l'état des lieux préparé par le GAT (note demandée par l'ANAES).

lire l'état des lieux préparé par Trans'Act

lire l'état des lieux préparé par le CARITIG

 

Samedi 25 septembre, nous étions nombreux à participer à la première assemblée générale des trans'. Le débat a été fourni et constructif. Lire le compte-rendu de la réunion (rédigée par Marlène) et le texte de la résolution adoptée par l'assemblée générale.

Compte-rendu de la réunion avec l'ANAES par STS67

Compte-rendu de la réunion avec l'ANAES par le caritig

 

 

 

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