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Emission du 8 juillet 2004-
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UN SUJET DE CONVERSATION

Notre première rencontre avec Sophie fut lors de la présentation de son livre à la libraire Violette.

C'était la première fois que j'assistais à ce "genre" de vernissage. Des extraits du livre de Sophie sont lus par une comédienne face à une petite assemblée attentive. C'était vraiment génial. Ca donne une force aux mots même s'ils le sont déjà. Mais c'est pas la même chose lorsque la lecture est faite à haute voix que lorsque l'on se retrouve confortablement installé dans son canapé, seul, face à l'Esprit de l'auteure.

Je viens de terminer le livre. On le lit d'une traite parce que l'on a pas envie de reprendre son souffle ou plutôt, Sophie ne nous laisse pas la possibilité de le faire. On a besoin d'aller jusqu'au bout, on veut savoir si réellement ce chemin de croix n'est qu'une mauvaise farce, un cauchemar dont elle va se réveiller ... Elle va en déranger plus d'un, c'est certain. On est loin du énième témoignage victimisant.

La réalité d'un quotidien nauséabond, hypocrite qu'est notre système et dans lequel il faut rester à "sa place", celle attribuée de force et qui mène aux catégorisations, au statut que "le tout le monde" pense normal, acquis, immuable, comme seule valeur n'a finalement pas eu raison de la force de dérision, de l'humour, de la tendresse, de la sensibilité exacerbée, de l'intelligence de Sophie.

J'ai aimé !

Quatrième de couverture :

"Ce livre est le fruit d'une lassitude extrême. Il est une sorte de guide de ce qu'il ne faut pas faire, de ce qu'il ne faut pas croire, de ce qu'il n'est pas raisonnable d'espérer, de ce qu'il serait digne de réclamer.

Mourir ou dire. Dire pour ne pas mourir ... Crier son ras-le-bol d'être le bouc émissaire des délires, des fantasmes de ceux que la normalité rassure, et les gagne-pain de quelques réseaux discrets bien organisés. Démolir la légende du parcours initiatique et les récits simplistes de ces hommes devenus femmes.

J'étais un animal doué de raison, je ne demandais pas grand-chose, ma place, toute petite, celle d'un humain au milieu des autres humains, je ne voulais pas mentir, pas faire semblant, pas jouer, je voulais vivre. Je savais que je n'avais jamais été un homme, que je ne serais jamais simplement une femme et que je resterais un sujet de conversation ...."

Extrait :

(page 74 : rendez-vous avec l'équipe de Paris)

Ces médecins ne me recevaient pas parce que je me prenais pour Marie Antoinette ou pour l'archiduc d'autriche : mon trouble était bien défini, stable, leurs conclusions claires et précises. La maladie avait un nom : " transsexualisme primaire". Donc relevait de l'intervention chirurgicale, la rendait impérative. Le moment était venu de corriger l'ultime difformité afin d'atteindre non la guérison mais le moins pire".

Malgré cela, athos le grand (Sophie rebaptise les médecins qui l'ont reçue) ignora les attestations, refusa catégoriquement les comptes rendus écrits, certifiés, détaillés et favorables de ces spécialistes. De ce spécialiste, car un seul posait problème, un seul justifiait son veto : le dr jérôme tarer. Et pourquoi ? avait-il une raison valable pour être aussi intransigeant ? Un agrément officiel que ne détenait pas ce praticient ? Un décret lui interdisant d'exercer ? Le souvenir d'une erreur de diagnostic patente ? L'appartenance à un complot international visant à destituer dom athos ? Non. La raison imparable de ce refus qui ne souffrait aucune discussion, le motif impossible à remettre en cause étant donné la quasi-autarcie d'action de ce mandarin, le voilà : lorsque j'avais présenté les certificats et attestations rédigés par le dr jérôme tarer à l'intention de m. le pr athos, il les avait regardés, la bouche en cul-de-poule et, du haut de sa superbe, les avait jetés devant moi en disant : "Sont pas valables. Connais pas cette personne !"

(...) Le pr athos n'admettait les diplômes et compétences médicales que de son entourage. Charlatans, les orl de perpignan ; fumistes les ophtamologistes de rouen ; truands, les cardiologues de roubaix ; ignorés les psychiatres du pays des escargots !

Ils n'existaient pas pour ce chef de service de l'hôpital public, de paris ! de la capitale ! chapeau bas, les gueux !

 

L'émission

n.b : un problème technique est malheureusement survenu à l'enregistrement car il nous manque environ 5 minutes de la fin de l'émission.

   
   

 

 

 

 

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