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Une actualité très chargée
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Aujourd’hui, on va vous parler de deux zaps organisés par le G.A.T (Groupe Activiste Trans), de la proposition de loi contre l’homophobie et on terminera par l’affaire sordide de Joan/John
On va commencer par les zaps
Qu’est-ce qu’un zap ? c’est une action de « désobéissance civile », une manifestation éclair, une action coup de poing destinée à marquer les esprits. La cible d’un de ces
zaps était patricia mercader, maître de conférence
à l’université de lyon et psychologue en psychologie
sociale auteur de l’illusion transsexuelle (1994 - l’harmattan)
[achetez-le et passez-le à vos amis parce que c’est
vraiment pas la peine d’en acheter trop] ; c’est un
affreux recueil : extraits : "la
conviction de ne pas être de son sexe mais de l’autre
relève du domaine de l’illusion voire du délire"
; "le syndrome transsexuel peut se concevoir comme une
forme particulière de décompensation psychotique
ou bien de décompensation chez un borderline". Le
2 juin, une conférence était organisée
à la cité des sciences de la villette sous le patronage
de françoise l’héritier ; nous nous sommes
installés, en ordre dispersé, dans l’auditorium
en écoutant la première conférence dont le
sujet était les Inuits et lorsque se fut le tour de mercader
d’intervenir, nous avions convenu qu’une première
personne se lèverait en l’interpellant, c’était
le signal pour tout le monde d’envahir l’estrade en
déployant des A3 sur lesquels figuraient des slogans tout
en les criant ; Alors, ce soir là,
mercader qui était venue faire une conférence sur
l’illusion transsexuelle, le titre de son livre était
d’ailleurs affiché sur l’écran, n’a
pas pu placer un seul mot. L’action correspond à la visibilité trans'. Nous ne voulons plus que l’on parle à notre place. Le but était d’éviter absolument un débat avec des questions/réponses à la fin qui n’auraient, on en a l’habitude, fait que renforcer le discours de mercader. Les gens seraient repartis chez eux en étant persuadés que ce discours transphobe correspondait à "la réalité" puisque rapporté par une pseudo-scientifique et auraient ensuite oublié. On a d’ailleurs entendu une fois, en réaction, dans la salle "mais laissez là parler, vous n’êtes pas scientifiques !!". Qui d’autre que nous sait mieux ce qu’est notre réalité, notre vie au quotidien ??? C’est un peu comme si
un raciste venait expliquer pourquoi il est raciste. Le racisme
n’est pas une opinion c’est un délit et la
transphobie n’est pas encore un délit mais ce n’est
pas non plus une opinion ; dire que la transsexualité est
une illusion procède d’une idée politique
et morale et une posture idéologique totalement inacceptable
pour les activistes trans'. Le bouquin de mercader s’appelle
l’illusion transsexuelle et dix ans après elle réutilise
ce titre dans une conférence publique !! Cela signifie
qu’elle est restée sur la même idée,
qu’elle n’a pas évolué dans une psychologie/psychanalyse
freudienne. Ces gens ont tellement peur de ce que l’on représente,
que l'on fasse s’écrouler leurs théories analytiques
qu’ils s’accrochent à une ultra-pathologisation. Un média était là pour filmer à notre demande et a interviewé françoise l’héritier qui, répondant à ses questions, à dit n'avoir pas lu le livre de patricia mercader et affirme qu’elle ne lui aurait pas proposé d’intervenir si elle l'avait lu. Elle a ajouté qu’elle était pour la dé-psychiatrisation des questions trans'. A noter également que mercader n’a reçu aucun soutien de la cité. Pour terminer les
slogans étaient, entre autres, : "mercader
transphobe la cité complice" ; "mercader
assassin t'as du sang sur les mains". Mercader a donc été la première transphobe à la portée des trans’ activistes ; d’autres pour ce qu’ils ont écrit : "la métamorphose impensable, le hors-sexe, …", tous ces livres qui ne sont que des torchons transphobes qui ne consistent qu’à discriminer, injurier et humilier les personnes trans’, tous ces pseudos-scientifistes n’ont plus le droit de cité. Les trans’ maintenant parlent et reprennent la place. Pour revenir aux
réactions sur le zap qui ont été nombreuses
notamment sur internet, des messages de soutien des gens "s’étonnent
que des gens ont encore le droit d’écrire des âneries
pareilles ?" Nous avons exigé
la parole. Les organisateurs, après avoir coupé
les micros, les ont réouvert en pensant qu'on la laisserait
s’exprimer après. Nous avons lu le
tract qui a également été distribué
dans le public. Il faut également
dire qu’il y avait des personnes sourdes et muettes dans
le public à qui tous les événements étaient
retranscrits en langage des signes ; ils nous ont fait passer
un papier à la fin témoignant leur soutien car les
médecins parlent aussi à leur place et qu’ils
sont réduits à l’ultra-pathologisation comme
nous le sommes. Nous avons donc obtenu ce que l’on voulait et la cité des sciences compte organiser une conférence sur le même sujet en septembre en souhaitant inviter les associations trans’. |
Le second zap
Zap qui s’est déroulé le 10 juin devant l’ambassade de suède à paris et organisé par la commission trans’ d’act-up paris et le G.A.T qui ont eu l’information, il y a à peine une semaine. (Les photos de l'action) Il était nécessaire d’agir rapidement et d’exprimer notre colère à l’encontre de la suède dont la commission des migrations a rejeté la demande d’asile d’un trans iranien. La Commission d'Appel des Etrangers a plus tard enteriné la decision de Commission des Migrations. Par cette décision la suède exprime une réelle transphobie ; cette décision illustre parfaitement tous les problèmes rencontrés par les trans’ persécutés dans leurs pays qui demandent l’asile à un autre pays. Kian âgé de 46
ans, avait subi la torture en raison de son "homosexualité"
en iran en ayant été condamné à 50
coups de fouet, son frère ayant en plus attenté
à sa vie. Kian espérait une vie meilleure et vivre
en sécurité, dit son ami le plus proche. Kian perdit
tout espoir. Il pourrait être condamné à mort
s’il retournait en Iran, dit un porte-parole du Comité
des Refugiés Iraniens en Suède. Voir la source de l’information : http://www.aftonbladet.se/vss/nyheter/story/0,2789,486661,00.html Le 2 juin 2004 plusieurs associations LGBT et d'asile ont manifesté à Stockholm devant la Commission des Migrations et la Commission d'Appel des Etrangers. Des porte-parole de deux associations déclarent que la transsexualité n'est pas illégale en Iran, alors que l'homosexualité l'est. Mais selon le porte-parole sur les questions d'asile de RFSL (la Fédération Suédoise des associations Gaies et Lesbiennes) ce n'est pas exact. Source: Aftonbladet, 3 juin 2004.
C’est une affaire grave. La suède pourtant considérée comme un état relativement avancé sur les droits des personnes et en particulier LGBTQ a démenti, par ce refus de demande d’asile, cette ouverture d’esprit. Par ce refus, on retrouve un concentré des stigmatisations subies par les trans’ dont l’homosexualité. Ce n’est pas forcément propre à la suède, ça peut aussi arriver en France.
Il ne suffit plus de défiler
annuellement avec des pancartes la dénonçant et
en exposant des photos d’assassinéEs ; il faut agir
!! Tout le monde doit se sentir concerné et ne plus en
remettre la responsabilité à d’autres ou à
des associations. Ce qui est absurde c’est
que l’on a l’impression que la véritable preuve
que l’on peut apporter c’est de se suicider !!! les
institutions française continuent à appliquer ce
principe de la preuve … on a le sentiment que mieux vaut
des trans suicidés ou qu’on les tue plutôt
que de les accepter. La transphobie tue et il faut réagir ! |
3ème point de l’actualité
L’exclusion de la transphobie du futur projet de loi contre l’homophobie et le sexisme : rappelons que le gouvernement avait promis un projet de loi avant l’été et qu’il a été repoussé pour la rentrée et précisons que cette promesse n’émane pas exactement du gouvernement, ce n’est pas une attitude gay-friendly de sa part, mais qu’il s’agit d’une obligation liée à l’europe en d’autres termes le gouvernement est obligée de faire une loi. Si on essaie de comprendre
pourquoi la transphobie n’a pas été reprise
dans le projet de loi on peut facilement imaginer que tous ces
médecins censés nous prendre en charge dans un suivi
correspondant à une torture mentale et psychique seraient
de fait transphobes ! donc, la transphobie ne peut pas être
inscrite dans le projet de loi car on ne discrimine pas des malades
mantaux !! Reconnaître que la transphobie est une discrimination c’est reconnaître de facto que les protocoles imposés sont des mécanismes transphobes. L’ordre moral intervient
également. Alors que les personnes trans’ qui ont
besoin d’un accompagnement médical, la réponse
des médecins est de les ultra-pathologiser de façon
à nous rendre complètement prisonnier de la démarche
médicale et l’ordre moral se pose bien au-delà
en imposant la règle de ne pas pouvoir disposer de son
corps. Ton corps appartient à la société
mais pas à toi ; tout ce qui est de l’ordre de la
construction personnelle et du choix personnel de son identité
et de la corporalité qui va avec est interdit. Pour faire une transition avec le prochain sujet, lorsque l’on dit que le corps appartient à l’état c’est une réalité et elle est démontrée par le cas des intersexués assignés à la naissance en forçant soit la main aux parents en disant il y a un petit pénis donc il vaut mieux en faire une fille ou un grand clito et on va en faire un garçon. Pour en revenir à au projet de loi, aujourd’hui, on voit bien que la transphobie est institutionnelle, mais le gouvernement, à une réaction de l’inter-lgbt, a dit qu’il étudierait la question si un parlementaire déposait un amendement pendant l’examen du projet de loi ; qu’est-ce qui les empêchait de le faire tout de suite ?? C’est bien gentil de la part de l’inter-lgbt d'intervenir mais que font les trans’ ?? Nous n’aurons que ce que nous prendrons ! |
Le dernier sujet :
Suicide de David Reimer
qui a été un sujet d'expérience sur le genre A la suite d'une circoncision ratée tout petit, David devient le sujet d'une expérience surnommée le cas John/Joan dans les années 60 et 70. Janet, sa mère, dit «qu'elle était encore en colère contre le docteur de Baltimore (John Money) qui l'a convaincue elle et son mari, Ron, de donner des hormones féminines à leur fils, et de l'élever comme une fille, Brenda. Les enfants étaient cruels envers Brenda qui grandissait à Winnipeg.» «Ils ne le laissaient pas utiliser les toilettes des garçons ou des filles. Il devait aller dans l'allée du fond», rappela Janet. Brian SUJET DE CONTROLE de David Cette transformation de genre a été rapportée comme un succès et la preuve que les enfants ne sont pas par nature féminins ou masculins mais socialisés par l'éducation pour devenir des filles ou des garçons. Brian, le frère jumeau de David offrait aux chercheurs un sujet de contrôle. Mais quand David apprant la vérité sur son passé durant son adolescence, il se rebelle et reprend son identité masculine. Finalement il se marie et devient le demi père des 3 enfants de sa compagne. En 2000, l'auteur John Colapinto écrit As Nature Made Him: The Boy Who Was Raised as a Girl (comme la nature le fabrique: le garçon qui a été élevé comme une fille), fournit à David une occasion de raconter l'histoire réelle. Cela a été difficile mais David voulait sauver d'autres enfants d'un sort similaire, a dit sa mère. TOURBILLON MEDIATIQUE Alors qu'il avait parlé anonymement par le passé, David fut projeté dans un tourbillon médiatique après que le livre de Colapinto eut été publié, commençant par une parution sur Oprah, une émission de TV, en février 2000. David est récemment tombé en dépression après avoir perdu son emploi et s'être séparé de son épouse. Il pleurait encore la mort de son frère jumeau deux ans plus tôt, dit leur mère. La cause du décès n'a jamais été confirmée mais Janet suspecte qu'il pourrait s'agir d'une overdose de médicaments dont Brian avait besoin pour traiter sa schizophrénie. Quotidiennement, David se rendait sur la tombe de son frère, plaçant des fleurs fraîches et arrachant les mauvaises herbes pour la tenir propre. Jusque la semaine dernière, David a dit à ses parents que les choses iraient mieux bientôt mais il n'ont jamais imaginé qu'ilprojetait de se suicider. Janet dit qu'elle se souviendra de son fils comme «du plus généreux, adorant les gens comme personne.» «Il aimait la musique, Il aimait les blagues. C'était un gars amusant», dit Janet, qui a passé la fête des mère à pleurer la mort de son fils. «Il était si généreux. Il donnait tout ce qu'il avait.» Traduit de l'anglais par Marlène. Source: le Winnipeg Sun: lundi 10 mai 2004 par KATIE CHALMERS, REPORTER ATTACHE http://www.canoe.ca/NewsStand/WinnipegSun/News/2004/05/10/453481.html |