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mars 2004 |
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qu'est-ce qui est normal et qu'est-ce
qui ne l'est pas ? une réponse possible un peu plus bas
... ;-)) |
Une actualité basée sur l'arrêt de la cour de cassation du 27 janvier 2004 (voir émission du 29 janvier) tendant à juger illégaux des refus de remboursement au regard d'une circulaire ministérielle secrète et clandestine ne laissant pas le libre choix de son médecin contrairement à l'omnivalence des diplômes. Les conséquences : la cnam qui bloque tous les dossiers de demande de prise en charge. Nous avons essayé de savoir ce qu'il en était en prenant directement contact avec la cnam ... |
Introduction
Notre corps nous appartient. Notre esprit nous
appartient. Nous sommes fièrEs d’être libres, libéréEs par nous et nous seulEs de la rhétorique binaire et aliénante des maîtres penseurs esclavagistes. Madame cordier, madame gallarda, monsieur chiland, votre dictature sur les corps et les esprits trans s’achève. Gardez vos bites et vos utérus comme trophées rangés dans les rayons de vos armoires poussiéreuses, comme preuves de votre hystérique pensée psychanalysées, psychiatrisées, gardez vos testicules et vos ovaires comme codes commerciaux, piètres logos consuméristes des apparences de la féminité et de la masculinité, étendards souillés de l’asservissement de l’humanité. L’humanité n’a pas besoin de vous, ni de vos théories obsolètes. Rentrez chez vous. |
Différents points abordés lors de l'émission :
- un point sur la lutte contre les discriminations du mouvement social des
gays, lesbiennes, bi et trans contre l’homophobie, la lesbophophie et
la transphobie
- les problèmes liés à l’arrêt
de cour de cassation du 27/1/04 (la cnam)
La suite de la mission du rapport stasi, dans lequel la question trans' a été totalement zappée, a donné lieu à un communiqué du GAT (Groupe Activiste Trans) sur l’invisibilité des trans' . l’ASB a également réagi par un communiqué dans lequel elle mentionne un fait tragique relatif à l’agression d’une trans', il y a deux ans. On ne peut qu’être d’accord avec les termes de ce communiqué. Alors qu’un mouvement de solidarité
autour de cet attentat sinistre qu’est l’agression
de Sébastien Nouchet faisant prendre conscience aux pouvoirs
publics que l’homophobie peut tuer, il est étonnant
que l’agression dont a été victime cette transsexuelle
n’ait pas été médiatisée et
de fait n’ait pas pu donner lieu aux mêmes réactions.
Alors, peut-être que la personne n’a
pas voulu porter plainte en son temps, a t-elle informé
les associations ? On ne sait rien … sans le communiqué
de presse de l’ASB, cette affaire ne serait pas citée. |
Intermède / coup de gueule ! ;-))
« je voulais juste dire qu’en ¼ d’heure j’ai entendu au moins 5 fois le mot « normal », alors vous me devrez 10euros à chaque fois que vous prononcerez le mot « normal »
Oui, c’est vrai que la normalité n’est pas un de nos référents. Ceci dit, c’est vrai que les modèles c’est quelque chose qui n’est pas toujours simple à définir. Avant, dans l’esprit des gens, le modèle c’était Coccinelle ça n’apportait pas grand chose … Pour résumer sur cet acte transphobe qui est tout aussi inadmissible et intolérable que ce qui s’est passé pour S. Nouchet et lorsque les associations disent qu’aujourd’hui la transphobie se vit au jour le jour dans les cités, dans les administrations ou encore dans le travail en voilà une démonstration. |
Pendant l'interruption musical un auditeur nous a posé deux questions :
La première sur le sens du terme victimisation.
Il faisait un parallèle avec les jeunes de la banlieue
disant qu’ils sont victimes de la société
: Et la deuxième question portait sur le choix délibéré d’être qui on est : peut-on réellement parler de choix délibéré ? Dans un premier temps, on ne peut pas dire que l’on choisit qui on est mais à un moment donné on assume d’être qui on est. Alors, est-ce faire un choix ou assumer ? Si l’on assume, il est clair que l’on vit mieux même si c’est difficile de faire ce choix car c’est se mettre en marge de la société. On ne choisit pas d’être trans. En fait c’est le choix entre deux contraintes : entre l’impossibilité de vivre ou de faire une transition. C’est pas comme si l’on se lève le matin et que l’on décide « de » « je m’ennuie, j’ai 40 ans qu’est-ce que je peux faire ?». Dans la tête des gens, le choix implique « j’ai choisi de transitionner » comme s’il s’agissait de s’acheter telle paire de chaussures ! Pendant longtemps on ne parlait pas de choix mais de décisions. On pouvait avoir l’impression que l’on tombait dans une victimisation et que les gens subissaient. Aujourd’hui, notre discours c’est qu’il faut être acteur de son propre parcours, de sa façon de vivre, de qui on est et de ce que l’on veut faire de sa vie. Le choix, c’est aussi de choisir d’aller voir tel médecin plutôt que tel autre et que l’on n’a pas toujours. C’est ça aussi sortir de la victimisation, prendre son parcours en main. A cet effet, pour illustrer notre propos, nous recevons le mois prochain un jeune garçon dont la transition, qu’il est heureux de faire, en est l’illustration ! |
Pour en revenir au premier point de la discussion :
Pour lutter contre l’homophobie, la transphobie,
la lesbophobie et lutter pour l’égalité des
droits une assemblée générale est prévue
le samedi 13 mars 2004. Il existe aujourd’hui deux mouvements bien
coordonnés mais parallèles concernant les revendications.
Il y a l’inter LGBT qui s’est positionnée sur
l’idée d’une loi pénalisant les propos
homophobes. On sait que le gouvernement a plus ou moins annoncé
cette pénalisation mais qui est annoncée comme pénalement
moins punissable que d’autres propos comme les propos racistes
ou antisémites. Le collectif quant à lui se positionne sur
une revendication de l’égalité des droits.
Il ne veut pas se contenter d’une loi contre l’homophobie
avec les hétéros d’un côté et
les LGBT de l’autre car il considère que l’homophobie,
la transphobie, la lesbophobie et le sexisme sont du racisme.
Il suffirait d’intégrer ces quatre mots dans une
loi déjà existante et la justice fera son travail
après. Au moment des discussions sur le pacs, il avait
été suggéré de redéfinir le
mariage civil, français, comme un mariage hétérosexuel.
Cette tentative d’hétérosexualiser définitive,
fait penser à se qui se passe actuellement avec un président
américain qui veut hétérosexualiser le mariage
en inscrivant un article dans la constitution. La revendication
n’est pas de dire « gouines et pédés,
mariez-vous », il ne s’agit pas de faire l’apologie
du mariage hétéro, c’est une revendication
politique. |
2 ème point : les problèmes
avec la CNAM
Tout le monde sait que les trans sont des malades mentaux, voire « borderline ». Figurant encore dans le DSMIV ils ne peuvent pas être considérés responsables de leurs actes et de là, ils sont astreints, contraints de suivre un protocole médical. Le DSM- IV est le manuel des maladies mentales
étatsunien, qui nous classe dans les troubles d’identité/dysphorie
de genre, mondialement connu comme la référence
médicale pour les diagnostics et la recherche. Pour l’anecdote notre amie chiland, dans « changer de sexe » le rappelle en disant « c’est très étrange que l’homosexualité soit retirée du DSM IV par une loi alors que l’on ne retire pas la rougeole de la même manière ». Concrètement, chaque fois que l’on
ne sait pas comment classer une maladie qui n’a pas de signe
biologique ou quelque chose qui ne « paraît pas dans
les normes » elle est mise automatiquement dans les maladies
mentales comme ça a été le cas pour l’autisme
ou de la maladie de gilles de la tourette. Pour ces deux derniers
cas il a été découvert qu’il s’agissait
de problèmes neurologiques et non pas de troubles psychiatriques
même si les médicaments psychotropes agissent plus
ou moins mais souvent en assommant le patient. Pour en revenir à la cnam et à l’arrêt de la cour de cassation du 27 janvier dans lequel les juges ont conclu que l’on peut se faire opérer aussi bien dans le privé que dans le public et se faire rembourser malgré une circulaire ministérielle qui imposait le protocole dans le public. Voici ce qui est écrit : « cependant, compte tenu des problèmes difficiles que posent ces malades et en attendant la position de la direction des hôpitaux et de la direction générale de la santé [dont on attend tjrs la position], je vous communique le protocole retenu jusqu’ici par l’équipe hautement spécialisée du professeur banzet (hôpital st louis) protocole offrant à mes yeux les garanties médicales nécessaires ». Voilà pourquoi la cnam suit le protocole. La circulaire jointe à cette lettre dit
que les actes médicaux ne sont pas dans la nomenclature
(ne l’étaient pas à l’époque)
et que leur prise en charge pouvait cependant se faire dans le
cadre de l’hôpital public. Il faut noter que tous
les hôpitaux publics n’acceptent pas de prendre en
charge les interventions puisque les médecins risquent
de tomber sous le coup de la mutilation. Vous participeriez ainsi à un zap démocratisé
;- ). Sans faire de parano, quelque chose se trame, c’est
évident. Alors, n’hésitez pas à appeler
et la cnam et les ministères des affaires sociales ou de
la santé. Nous sommes les seuls experts en la matière,
il ne faut pas laisser les autres décider pour nous encore
une fois. C’est ce que veut dire le flyer de l’émission
: les insurgés du corps. C’est un appel aux trans
à se prendre en charge et d’appeler et de poser des
questions et notamment de demander pourquoi ce protocole existe
encore !? |
Trans, réveillez-vous, sortez du bois, révoltez-vous !