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21/02/04

Ca y est, le verdict est tombé ! Les trans’ ne font pas partie des minorités discriminées (c’est pas moi qui le dit). Il s’agit d’une constatation, suite à la remise d’un rapport à un grand chef blanc hétéro. Le but de ce rapport est la rédaction d’une loi (destinée à protéger ?) qui orientera une instance judiciaire, saisie d’une plainte, à prononcer la condamnation de propos/actes malveillants subis par une personne, par un groupe ne faisant pas partie de la CATEGORIE communément désignée par « la norme hétéro-blanche-occidentale ».

A croire que : « (...) la représentation politique n’est pas prête à libérer les trans du pouvoir psycho-carcéral attribué à des individus pourtant indignes du titre de "médecin". (...) Intégrer la transphobie dans les discriminations, pour la mission Stasi, ce serait automatiquement reconnaître que les institutions médicales sont discriminantes envers les trans : il ne faut pas avoir fait l’ENA pour comprendre cela (...) »
(lire le communiqué du G.A.T Groupe Activiste Trans -)

C’est pourtant pas faute d’avoir essayer de sensibiliser les grands maîtres aux difficultés quotidiennes des trans’. Ainsi, l’A.S.B Association du Syndrome de Benjamin a été auditionnée au mois d’août. Selon l’A.S.B. « La future loi sur les propos discriminatoires et les dispositifs législatifs de lutte contre les discriminations à venir ne doivent pas êtres discriminants eux-mêmes ! »
(lire le communiqué de presse de l’A.S.B)

 

Par ailleurs, Un article du porte-parole de l’inter-LGBT est paru dans libé du 19 février dans lequel, pour « l’anecdote », il n’est question de la discrimination envers les trans’ que dans l’énoncé du sigle de l’association, c’est tout. L’article est titré « Dans le cadre d'une politique antidiscriminatoire, seule l'Education nationale peut assurer une nécessaire prévention. A l'école de combattre l'homophobie »Dans cet article, il écrit que « (...) depuis 2000 notre arsenal juridique intègre de nouvelles protections (...) à l'encontre des gays et des lesbiennes».

 

La loi et son arsenal juridique n’ont pourtant pas permis d’empêcher un drame !! Concrètement, il m’est exaspérant de me dire ou d’entendre dire que seule une loi peut éduquer, édicter, protéger et, par là, cautionner des règles subjectives instituées par une minorité (parce que ceux qui font les lois sont une minorité).

Ne sommes nous pas capables, par nous-mêmes [nous, les autres « catégories »] d’affirmer nos différences et de les faire respecter. Devons-nous réellement nous enfermer et nous cacher derrière un texte, des tables de la loi ce qui correspond à demander une bénédiction, un feu vert pour l’existence ?

(lire, dans le même sens, les réflexions du collectif pour une autorité indépendante universelle de lutte contre les discriminations)

Invisibles nous sommes, invisibles nous ne resterons pas !

Maxime

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COMMUNIQUE DE PRESSE de l’Association du Syndrome de Benjamin - ASB -

La future loi sur les propos discriminatoires et les dispositifs législatifs de lutte contre les discriminations à venir ne doivent pas êtres discriminants eux-mêmes !


L’ASB (Association du Syndrome de Benjamin), seule association transsexuelle qui ait été reçue le 22 août dernier par la mission Stasi, accueille avec satisfaction le contenu global du rapport de Bernard STASI remis hier au Premier Ministre. Son ambition est louable, mais ne pourra effectivement être efficace qu’à la condition que le gouvernement et nos assemblées respectifs lui en donnent réellement tous les moyens.

Cela ne doit pas s’arrêter aux simples effets d’annonces ou à des prises en charge symboliques ou superficielles de ces questions. Il ne sera pas d’avantage acceptable d’exclure d’autres formes de discriminations !

L’ASB regrette et dénonce, qu’une fois de plus la liste des champs de discriminations retenus ne se cantonne qu’au simple catalogue répertorié dans les dispositifs législatifs actuels, laissant ainsi pour compte une frange de la population discriminée. Le travail effectué par la mission aurait pu être enfin l’occasion d’introduire la notion « d’identité de genre » dans ses propositions pour les personnes transsexuelles et transgenres, comme nous lui en avions fait la requête orale et écrite lors de notre audience.

L’amalgame systématique à la notion de « l’orientation sexuelle » pour les personnes trans est inconcevable !

Cet amalgame devient inacceptable lorsqu’il y a volonté politique de l’entretenir par simple commodité d’expression ou d’écriture.
La transsexualité et le transgénérisme sont des questions d’identité et de revendications de genre, non de sexualité !

L’horrible agression dont a été victime Sébastien NOUCHET le mois dernier, révèle la montée et la cruauté des actes homophobes que peut soulever l’amour de deux personnes du même sexe. Il y a lieu en effet de condamner l’homophobie.

Mais la transphobie existe aussi et il y a aussi lieu de la condamner sévèrement ! Une personne qui à la conviction d’appartenir au sexe opposé de celui de sa naissance et qui le vit naturellement au quotidien a le droit comme tout une chacune d’être respectée.

Pourtant, comment admettre que nos dispositifs législatifs ne veuillent toujours pas intégrer l’identité de genre comme discrimination alors que par exemple : Il y a deux ans, une des adhérentes de l’ASB, qui sort tranquillement de discothèque un soir, se voit agressée par une petite bande pour tenter de la violer. En lui arrachant ses vêtements, ses agresseurs découvrent qui elle est (elle n’était pas encore opérée). L’un d’eux sort un couteau « pour lui couper le pénis » et « lui faire payer ». Elle se débat et il lui plante l’arme dans la cuisse. À ce moment-là, un autre arrive avec un bidon d’essence, l’asperge, et lui met le feu. Brûlée gravement, elle aussi, devra supporter toute sa vie les séquelles de cet effroyable événement transphobe.

Combien de morts vous faudra-t-il, Mesdames et Messieurs les législateurs, pour qu’enfin la transphobie et l’identité de genre soient reconnue au même titre que les autres discriminations ?

Depuis le 25 novembre 2003, dans le cadre de sa mission interministérielle sur les propos à caractère discriminatoire, nous interpellons Dominique PERBEN et son cabinet par courrier, mail et téléphone, pour qu’ils acceptent de nous auditionner dans le cadre de la préparation de la future loi, mais sans succès.
Au prétexte invoqué de « difficultés techniques », il nous est refusé l’intégration de la notion d’identité de genre et de transphobie dans les futurs dispositifs législatifs. L’ASB refuse d’admettre de tels arguments qui excluraient une frange de la population au seul
critère de « difficultés techniques ».

L’Association du Syndrome de Benjamin demande à ce qu’aucune discrimination ne soit opérée dans la législation française à l’encontre des personnes transsexuelles et transgenres. L’ASB demande que les termes « identité de genre » et « transphobie » soient intégrés dans nos textes juridiques, notamment dans le code civil et le code du travail.

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